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Festival des masques de Sio : Pour la sauvegarde des masques marka


Le village de Sio, situé dans la commune rurale de Pompoï dans la province des Balé, a organisé, le samedi 30 mai 2015, la 2e édition de son Festival de masques. L’objectif est d’empêcher la disparition de cet objet de culte dans la société marka.
Le masque rythme la vie de nombreuses sociétés au Burkina Faso. Parmi ces sociétés de masques figurent celle de Sio, un village de la commune rurale de Pompoï qui a célébré, le samedi 30 mai 2015, ses êtres sacrés. Placée sous le parrainage du Larlé Naaba Tigré et du directeur national de la société minière SEMAFO, Elie Ouédraogo (il est aussi le Naaba Baogo de Gourcy), la manifestation, la 2e édition, a mis en scène à Sio, des masques en feuilles (Yiri koro) et en fibres (Sora), à la grande joie des habitants et des invités de marque. Ces derniers et la société EBOMAF (sponsor) ont été fortement remerciés par le chef du village de Sio, Adama Dié. Coïncidant avec la fin de l’année écoulée et le début de l’année nouvelle dans la société des masques, le festival est, selon son président du comité d’organisation, Abdoulaye Damé : «d’une importance inestimable en ce sens que le masque reste un pan essentiel dans la culture marka».Surtout que sur les 11 villages de la commune, seuls cinq font la promotion du masque, à savoir Sio, Kokoï, San, Pompoï et Battiti. «Nous ne devons pas laisser mourir le masque car il joue plusieurs fonctions dans nos sociétés», a lancé M.Damé. Chez les Marka, a-t-il expliqué, le masque joue une fonction liturgique puisque considéré comme un être sacré et un médiateur entre les hommes et Dieu. Educatif, cet objet de culte l’est à travers l’initiation où sont enseignés ses significations, ses interdits, ses origines, etc. Par son pouvoir à briser toutes les barrières sociales lors d’importants moments dans la vie (initiations, funérailles, etc.), il est incontournable pour la cohésion sociale. La preuve, selon le haut-commissaire de la province des Balé, Ouo Abibata Bamouni, les masques de Sio, via le festival, ont permis de communier avec les populations tout en valorisant la culture burkinabè. De l’avis du coparrain, Larlé Naba Tigré, cela participe à la construction de la paix au Burkina Faso et au développement de la localité. «Si on n’a pas une culture bien comprise, bien vécue, nous ne pouvons jamais aller au développement parce que le développement doit s’enraciner dans la culture des communautés», a souligné le Larlé Naaba, en prenant l’engagement de soutenir les prochaines éditions du Festival des masques de Sio. Et de conclure en invitant la SEMAFO-dont il a visité un site d’extraction-à soutenir à travers ses activités sociales la préservation et la promotion des masques dans la commune rurale de Pompoï.

Alassane KERE

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